Services spéciaux Algérie 1955-1957 : Mon témoignage sur la torture

by Paul Aussaresses

Blurb

Sous couvert de devoir d'État, le général Aussaresses a torturé impunément. Envoyé par l'État français en 1955 à Philippeville, en Algérie, en tant qu'officier des renseignements, il est vite mis "dans le bain" des traditions locales par ses collègues militaires et policiers. (...) tu verras bien ce qui est le plus dur : torturer un terroriste présumé ou expliquer aux parents des victimes qu'il vaut mieux laisser tuer des dizaines d'innocents plutôt que de faire souffrir un seul coupable. Argument simpliste qui réduit à néant toutes les inhibitions d'Aussaresses : J'en conclus que personne n'aurait jamais le droit de nous juger et que, même si mes fonctions m'amenaient à faire des choses très désagréables, je ne devrais jamais avoir de regrets. Le ton est donné et c'est précisément ce ton presque cynique, tout simplement narratif, avec force détails, qui rend pénible la lecture de cet ouvrage.

Certes, Aussaresses livre là un témoignage qui lève un peu plus le voile qui masque la Guerre d'Algérie. Quitte à subir l'opprobre de ses collègues militaires qui voient dans cet ouvrage une atteinte à l'honneur du secret militaire. Certes, il pousse la France à ouvrir un dossier que certains auraient préféré oublier. Mais, était-il nécessaire pour autant de faire l'apologie de la torture ? À Philippeville comme à Alger, à la Villa des Tournelles ? Et de lire

Les jours de grande affluence, on m'envoyait systématiquement ceux que les régiments, submergés, n'avaient pas le temps d'interroger. (...) La torture était systématiquement utilisée si le prisonnier refusait de parler, ce qui était très souvent le cas. Et ensuite ? La plupart du temps, mes hommes partaient à une vingtaine de kilomètres d'Alger dans les "maquis lointains" et les suspects étaient abattus d'une rafale de mitraillette, puis enterrés. L'homme des services spéciaux de la bataille d'Alger a une bonne mémoire. Il tenait un journal de bord. À la fin de chaque nuit, je relatais les événements sur la page d'un carnet top-secret (...). L'original revenait à Massu, et il y avait trois copies, une pour le ministre résident Robert Lacoste, une pour le général Salan, la troisième pour les archives. Cela s'appelle Services Spéciaux Algérie 1955-1957. --Nathalie Robert

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